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ChiensSanté

La rentrée des chiens : les conseils d’un vétérinaire pour une reprise en douceur après les vacances

Par Sarah Hellec | Publié le 15/09/2025

Après un été rythmé par les vacances, les longues promenades et la présence parfois constante de leurs humains, de nombreux chiens peuvent être un peu déboussolés par le retour à la routine. Solitude plus longue à la maison, changements d’horaires de sorties, moins de stimulations… la rentrée n’est pas toujours une période facile pour nos chers compagnons à quatre pattes, les chiens. Comment repérer les signes de mal-être ? Quelles habitudes mettre en place pour les aider à garder leur équilibre et leur sérénité ?

Nous avons posé nos questions à Arnaud Jouve, vétérinaire, qui nous livre ses conseils pratiques et bienveillants pour nous accompagner dans cette transition et débuter l’automne de la bonne patte.

Pourquoi la rentrée peut-elle être une période difficile à vivre pour les chiens ?

La rentrée n’est pas forcément une période difficile pour tous les chiens, mais certains peuvent effectivement être un peu perturbés. Tout dépend du tempérament de l’animal, de son âge, de son passé, et de ses habitudes. Par exemple, un chien qui a passé tout l’été dans un environnement qu’il aime particulièrement, peut mal vivre le retour à un quotidien moins stimulant ou des journées plus longues seul à la maison. D’autres, au contraire, s’adaptent sans problème.

C’est donc du cas par cas. Le plus important, c’est d’être attentif à son comportement : s’il devient plus agité, destructeur, s’il aboie plus que d’habitude ou semble abattu, ce sont peut-être des signes qu’il vit mal le changement. Dans ce cas, quelques ajustements peuvent aider. L’idée n’est pas de s’inquiéter à tout prix, mais simplement d’observer et de s’adapter si besoin.

Quels sont les signes qui montrent que son chien vit mal la reprise ?

Les signes peuvent être subtils ou très visibles, mais dans la grande majorité des cas, ils traduisent un inconfort psychique lié par exemple à un changement de rythme ou à une forme de solitude.

Parmi les manifestations fréquentes, on retrouve des comportements d’agitation : le chien tourne en rond, gratte les portes, aboie davantage. D’autres, au contraire, deviennent plus passifs, dorment beaucoup ou montrent moins d’enthousiasme à l’interaction.

On peut aussi observer des signes plus discrets : une perte d’appétit, un léchage excessif, une attitude collante dès que le maître rentre. Ces signaux ne sont pas forcément graves, mais ils indiquent que le chien a du mal à s’adapter à la nouvelle routine.

Ce que je conseille, c’est d’observer sans sur-interpréter, mais de rester attentif à ce qui change. Et surtout, de recréer des repères stables dans la journée, des moments de lien, de jeu, ou même de calme partagé. Cela fait toute la différence dans la phase d’ajustement.

Quelles habitudes quotidiennes sont les plus importantes pour que son chien conserve son équilibre, malgré la séparation ?

Ce qui compte le plus, c’est de recréer un cadre prévisible et stable dans lequel le chien peut s’ancrer. Les chiens ont besoin de routine, non pas par habitude, mais parce que cela les sécurise.

Les repères clés sont d’abord les horaires des repas. Les garder constants aide à structurer la journée et à limiter l’anxiété liée à l’attente. Ensuite, il y a les moments d’activité, en particulier la promenade. Ce n’est pas qu’un besoin physique, c’est aussi un moment d’échange, de stimulation et d’apaisement.

Ce n’est pas la durée qui compte, mais la présence réelle. Et même les moments de calme partagé, comme simplement rester dans la même pièce, peuvent jouer un rôle apaisant.

Enfin, si la journée est très longue, on peut mettre en place des occupations en autonomie : jeux d’enrichissement, tapis de fouille, objets familiers. Cela aide le chien à gérer l’attente sans stress. C’est cette continuité entre lien, activité et stabilité qui permet au chien de traverser plus sereinement les périodes de séparation.

Que faire pour éviter que son chien ne s’ennuie ou devienne destructeur en journée ?

L’ennui et les comportements destructeurs sont souvent des signes d’un manque de stimulation ou d’un stress mal canalisé. Pour les prévenir, il ne suffit pas de fatiguer physiquement le chien, il faut surtout nourrir ses besoins mentaux et émotionnels.

Avant le départ le matin, je conseille d’instaurer un moment de dépense — une promenade, un jeu de recherche, même court — pour répondre à son besoin d’activité. Cela permet de démarrer la journée sans frustration.

Ensuite, on peut proposer des occupations en autonomie. Il existe aujourd’hui des jeux d’enrichissement, des tapis de fouille, ou même des jouets distributeurs de croquettes, qui stimulent l’attention du chien et prolongent l’engagement. L’idéal est de faire une rotation entre plusieurs objets pour maintenir l’intérêt. Je recommande aussi d’aménager un espace calme et rassurant, avec des repères familiers. Ce lieu devient un refuge, où le chien peut se détendre sans surstimulation.

Enfin, si le chien montre déjà des signes de mal-être ou de comportements destructeurs, il ne faut pas hésiter à demander conseil. Parfois, un soutien nutritionnel ciblé, une modification de routine ou un accompagnement comportemental peuvent suffire à rétablir l’équilibre.

Quels jouets, activités ou astuces recommandez-vous pour l’occuper et le stimuler ?

Tout ce qui stimule la curiosité naturelle du chien est bénéfique, à condition que cela soit adapté à son âge, à son niveau d’énergie et à son tempérament.

Les jouets d’enrichissement sont particulièrement efficaces. On peut utiliser des distributeurs de croquettes, des tapis de fouille, ou encore des jouets à farcir avec des aliments à lécher. Ce type d’activité mobilise l’odorat, la concentration, et aide à occuper le chien en autonomie, de manière calme et constructive.

Il ne faut pas hésiter à faire une rotation entre plusieurs jeux pour maintenir l’intérêt. Et de temps en temps, des objets très simples fonctionnent très bien : un carton vide avec quelques friandises à chercher, un tissu noué à renifler, un glaçon avec des morceaux de carottes à l’intérieur. L’idée est de créer une forme de nouveauté sans forcément multiplier les accessoires.

Le bon équilibre, c’est celui qui combine stimulation mentale, activité physique et moments de calme. C’est ce mélange qui aide le chien à rester serein, même lorsqu’il est seul une partie de la journée.

La rentrée des chiens est-elle aussi une bonne occasion de faire un check-up vétérinaire ou d’ajuster certaines habitudes ?

Oui, absolument. La rentrée des chiens marque souvent un retour à un rythme plus structuré, ce qui en fait un moment idéal pour faire le point sur l’état de santé du chien. Un check-up vétérinaire à cette période permet de s’assurer que tout va bien mais aussi d’aborder certains sujets qu’on reporte parfois pendant l’été, comme l’alimentation ou l’activité physique.

C’est aussi le bon moment pour ajuster certains gestes du quotidien. Par exemple, après une période estivale plus libre, on peut adapter les rations, intégrer un complément pour soutenir la mobilité ou la récupération, surtout si le chien a été exposé à de fortes chaleurs. La prévention passe par l’observation, mais aussi par des points réguliers avec le vétérinaire. Cela permet de détecter des petits déséquilibres avant qu’ils ne deviennent des problèmes, et d’accompagner chaque étape de la vie du chien avec plus de sérénité.